Bosch prévoit une réduction d'effectifs en France

La direction du groupe d’équipements automobiles Bosch prépare les esprits depuis longtemps : pour maintenir les effectifs en France, il va falloir travailler plus. En décembre, le président de la filiale française avait annoncé lors d’un comité d’entreprise qu’il envisageait de négocier un retour aux 40 heures hebdomadaires afin de maintenir l’emploi industriel dans l’Hexagone. Une antienne reprise par le président du directoire du groupe, Franz Fehrenbach, lors de la présentation de ses résultats annuels en Allemagne au début du mois. «Les 40 heures sont un objectif sérieux», confirmait-il au Figaro, soulignant la nécessité d’«augmenter nos efforts» face à la «mutation structurelle de la branche».

Bosch avait déjà défrayé la chronique en 2004 en négociant une augmentation du temps de travail de 35 à 36 heures dans son site de Vénissieux, sous la menace d’une délocalisation en République tchèque. La grande majorité des salariés avait accepté la proposition. Mais la CFDT, seule signataire de l’accord, l’a dénoncé en mars dernier puis l’a finalement signé avant hier. Bosch a, de fait, joué le jeu et investi dans une ligne de production flambant neuve à Vénissieux.

Bénéfice en hausse

C’est peut-être à un choix du même genre que vont être confrontés demain les salariés de la branche freinage. Un comité central d’entreprise est convoqué à Drancy le matin, consacré, selon un porte-parole de Bosch France, à «la situation de cette division en pertes depuis de nombreuses années, avec un objectif de réduction des coûts et d’accroissement de la productivité». Selon la CGT, 300 à 400 emplois seraient menacés sur les 1 600 qu’emploie la division dans ses cinq sites en France (Beauvais, Moulins, Pont-de-l’Arche, Saint-Barthélemy-d’Anjou, Drancy). Près de 500 emplois avaient déjà été supprimés dans la branche il y a deux ans.

Sans confirmer ces chiffres, Bosch France laisse entendre que «plusieurs options» seront soumises au comité d’entreprise. Au vu des déclarations récentes, une augmentation de la durée de travail pourrait donc être l’une des pistes proposées. Cette logique pourrait à terme concerner la totalité des vingt sites et des 10 000 salariés de Bosch en France. L’Hexagone est la troisième filiale du groupe en chiffre d’affaires, derrière l’Allemagne et les Etats-Unis. Le numéro un mondial des équipementiers souffre de la morosité du marché automobile, subissant une pression constante sur ses prix. Ce qui ne l’a pas empêché de publier un résultat avant impôts en hausse de 18% pour 2005.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com