Le bureau du ministre Breton perquisitionné

Thierry Breton concerné
Descente de police à Bercy lundi (27 juin). Un juge d’instruction et des policiers ont perquisitionné les locaux du ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre de l’affaire Rhodia. Une première : fouille dans le bureau d’un ministre. Une enquête qui mène à Thierry Breton puisque celui-ci siégeait au conseil d’administration de l’entreprise entre 1999 et 2002, période durant laquelle les comptes de l’entreprise auraient été truqués. Juridiquement, le juge d’instruction et les enquêteurs de la Brigade financière ont donc besoin de savoir si le ministre et le ministère de l’Economie n’ont pas conservé des documents, des comptes qui permettrait de faire avancer l’enquête sur l’éventualité de comptes malhonnêtes.

Cette enquête, confiée aux juges Henri Pons et Jean-Marie d’Huy du pôle financier de Paris, fait suite à deux plaintes déposées en 2003 par deux actionnaires mécontents. Il s’agit d’Edouard Stern, le banquier français assassiné le 28 février à son domicile de Genève, et Hugues de Lasteyrie. L’information judiciaire est ouverte pour « présentation de comptes inexacts, diffusion d’informations fausses et mensongères sur la situation d’un émetteur coté sur un marché réglementé, délit d’initié et recel de délit d’initié ».

Son avocat s’offusque
L’avocat de Thierry Breton a jugé « disproportionné » le retentissement de la perquisition effectuée dans le bureau du ministre de l’Economie par rapport à son rôle présumé dans l’affaire Rhodia. « Nous espérons que ces mesures de perquisition conduites au ministère de l’Economie et des Finances étaient bien nécessaires à l’enquête et permettront d’éclairer le juge », a déclaré Me Claude Serra. « Le retentissement prévisible de cet acte d’instruction pourra paraître bien disproportionné par rapport au rôle de M. Thierry Breton dans le dossier Rhodia », a-t-il ajouté.

Thierry Breton a été administrateur du groupe du 16 avril 1998 au 24 septembre 2002. Interrogé en mars par le Monde au sujet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) portant sur Rhodia, il avait fait valoir qu’il avait lui-même proposé au conseil d’administration de l’entreprise de créer un comité d’audit à l’époque où il y siégeait. « Rien de ce que j’ai su ne m’a choqué, ni a froissé mon éthique », avait alors expliqué le ministre.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com