Une politique européenne de l'armement

Prévu dans le traité de Maastricht en 1992, l’Agence européenne d’armement a enfin connu un début de concrétisation. Sa mission consiste à harmoniser les programmes d’armement et à favoriser la préférence européenne pour les achats de matériels militaires. Des accords internationaux prévoient une dépendance réciproque, issue d’une spécialisation par pays suivant les secteurs (France et Grande-Bretagne pour l’aéronautique et le spatial, Belgique pour les munitions …). Pour autant, certains ne jouent pas complètement le jeu.
En témoigne le choix fait par les Pays-bas, l’Italie et l’Espagne en faveur de l’avion JSF américain, plutôt que l’Eurofhighter ou le Rafale. De même pour la Pologne, qui a opté récemment pour les F16 d’outre-Atlantique. « On arrive au paradoxe suivant que les budgets de défense d’États européens vont financer une partie d’un programme stratégique américain », souligne la FGMM-CFDT.

La fédération des Mines et de la Métallurgie, qui se prononce clairement pour une identité de sécurité européenne, indique que celle-ci ne peut se concevoir sans « la conduite d’une stratégie industrielle dont l’essence repose sur la maîtrise des technologies amonts et une organisation fondée sur le partage des activités ». Ce qui nécessite une volonté politique forte des États pour s’engager sur les budgets nécessaires, sans restrictions ou variations brutales. Le réussite des programmes structurants européens doit également se fonder sur un partage (du développement à la production) entre les pays ou les régions de l’Union. Ce qui implique, pour les États, d’accepter de sortir du cadre du « développement national » et, pour les entreprises, de ne pas être systématiquement « prime contractor » sur tous les programmes. Ces restructurations, qui conduisent à des évolutions de la structure des emplois dans certaines régions ou pays, doivent conduire, pour la fédération, à une forte implication des organisations syndicales, dans le cadre d’un dialogue institutionnalisé avec les États, l’Union et les industriels.

source : CFDT

Auteur de l’article : comitedentreprise.com