Les salariés de Steli ont rencontré les élus : une reconversion vitale

Christian François, secrétaire du comité d’entreprise (CE) et délégué CGT, était aux côtés de Michel Rendonnet (FO) et Michel Krasnopolski (CGC). Les élus participant étaient notamment Maurice Pianon, conseiller général de Tonnerre ; Raymond Hardy, maire ; Michel Delprat, président du pays du Tonnerrois et vice-président du conseil régional ; Charles Donada, président de la communauté de communes ; Alain Henry, maire et conseiller général d’Ancy-le-Franc. Plusieurs dizaines de salariés de Steli étaient présents. Leurs licenciements effectifs sont prévus le 15 mai.

« Projet pratiquement opérationnel »

Cette rencontre faisait notamment suite à la signature, le 5 février dernier, du protocole d’accord sur la réindustrialisation signé entre l’Etat et les élus locaux. Ce protocole avait suivi l’accord signé entre l’Etat et Thomson. Ce dernier consacre un montant global de 1 650 000 euros. « Nous avions obtenu de Thomson une participation de 30 % supplémentaires par rapport à ce que prévoyait la loi de modernisation. » L’objectif est de « compenser la perte des 308 emplois, consécutive à la fermeture de Steli », a rappelé Maurice Pianon. La durée de la convention est de trois ans. L’échéance est fixée au 7 décembre 2004. « Où en est-on donc sur la revitalisation du bassin d’emplois ? », a interrogé Christian François. « Le projet est pratiquement opérationnel », a répondu le conseiller général.
Le protocole permet notamment de faire appel à un cabinet spécialisé, la SOFIREM, qui, à partir de début mai, doit étudier les potentialités de reconversion industrielle sur le territoire. Dans la salle, plusieurs salariés ont exprimé leurs doutes sur l’efficacité de tels cabinets, « qui pourtant coûtent une fortune », a indiqué Michel Rendonnet. « Les 400 000 euros dévolus à la SOFIREM pourraient être consacrés au désenclavement du territoire, ce dont les entreprises ont besoin », a suggéré Alain Henry. Raymond Hardy a souligné qu’en plus du travail de la SOFIREM, « une cellule de reclassement sera mise en place ». Elle sera étayée par « la mise en place d’un pôle de formation, en septembre prochain », a ajouté Michel Delprat.

Petites entreprises

« Dix-neuf mois, c’est très court pour trouver 308 emplois », a constaté Maurice Pianon. D’autant, a souligné Michel Rendonnet, que « des licenciements sont également prévus à la Sodhexo, et sept postes sur une vingtaine vont être perdus chez Sadler », également situées en zone industrielle de Tonnerre. Les élus ont indiqué de concert travailler tous ensemble pour proposer des terrains à de nouveaux entrepreneurs. Alain Henry a cependant considéré que « le canton d’Ancy-le-Franc est totalement occulté, malgré mes sollicitations auprès des représentants de l’Etat ». Il y a pourtant « 12 hectares disponibles à Ancy ».
En outre, une parcelle de 18 hectares est convoitée à Tonnerre dans la perspective d’installations. Mais ce terrain appartient à un privé, « et nous faisons le maximum pour l’obtenir », a souligné le maire de Tonnerre. Maurice Pianon a estimé : « Notre réponse est aussi de multiplier les pistes d’installations de petites sociétés ». Pour Michel Delprat également, « ce ne sont pas les multinationales qui créent des emplois, mais de petites entreprises, de surcroît liées au territoire ». Le conseiller général de Tonnerre a ajouté : « Nous travaillons sur l’implantation de sept petites entreprises, et qui représenteraient une trentaine d’emplois ». Les implantations de Roysol et Todenco, pour leur part, devraient déboucher sur l’embauche de 130 ex-salariés de Steli.

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Todenco et Roysol
« Todenco a déménagé des machines de son site d’Angers vers Tonnerre. Elles ont été installées mardi sur le site de Steli », indique Christian François, secrétaire du comité d’entreprise (CE) de Steli et délégué CGT. « Thomson et Todenco ont donc passé outre l’action en justice intentée par le CE de Todenco, contre la délocalisation partielle des productions de cette entreprise d’Angers vers Tonnerre. » Michel Rendonnet, élu FO du CE de Steli, se déclare « scandalisé ». Certes, selon les accords passés, l’installation de Todenco à Tonnerre doit permettre l’embauche de 50 ex-salariés de Steli, qui a cessé ses activités début janvier. Mais lesdits salariés ne se réjouissent pas du fait de « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Todenco est une entreprise japonaise de câblerie et de « filerie », partenaire industriel de Thomson. Neuf salariés de Steli ont intégré mardi Todenco à Tonnerre. « Sept autres y entre ce jeudi, et une dizaine la semaine prochaine », indique Christian François. « Mais pour le moment, il s’agit de personnel de Steli prêté à Todenco ». L’embauche interviendra-t-elle après les licenciements effectifs des « Steli », le 15 mai ?
D’autre part, le groupe Roy (façades coulissantes, rangements sur mesure, revêtements de sols stratifiés…) s’est engagé à reprendre 80 salariés de Steli, sur la base de leur volontariat, dans ses filiales tonnerroises telles que Roysol, implantée à Tonnerre (dans les locaux de Steli) depuis la mi-juillet. Pour l’heure, 40 personnes ont ainsi intégré le groupe Roy.

source : www.lyonne-republicaine.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com