Giat suspend son comité d'entreprise

La direction de Giat Industries a accepté mercredi d’ouvrir une négociation sur un « accord de méthode » avec les syndicats. Le comité central d’entreprise qui se penchait sur les reclassements a été immédiatement interrompu. « L’accord de méthode signifie qu’il va y avoir une négociation avec les partenaires et que ceux-ci, au sein du CCE, vont pouvoir recourir à un expert », a précisé la direction. La première réunion avec les syndicats se tiendra le 24 avril », a déclaré le délégué central CGT Jean-Pierre Brat aux 3.000 salariés de GIAT qui manifestaient depuis le début de la matinée devant l’hôtel Méridien où se tenait le CCE.

« La direction vient de comprendre que son plan ne pouvait pas passer comme ça », a-t-il poursuivi. Les salariés et les élus sont partis en direction du ministère de la Défense où une délégation doit être reçue en début d’après-midi par le directeur de cabinet de Michèle Alliot Marie.

Le 7 avril, la direction de Giat Industries a annoncé un sixième plan de restructuration. Il prévoit la suppression de 3.750 emplois (sur 6.250 actuellement) d’ici 2006 et la fermeture de deux sites : celui de Saint-Chamond dans la Loire, de Cusset dans l’Allier. Celui de Tarbes verra la quasi totalité de ses activités abandonnées. La direction de Giat Industries compte sur 677 et plus de 3.200 reclassements dans la fonction publique. Les premières suppressions de postes seront annoncées le 1er août, puis les suivantes début 2004, fin 2004 et début 2005.

Un an de formation

La première option des personnels concernés est de se porter volontaires pour un congé de reclassement de 12 mois : les salariés sous convention collective toucheront 100 % de leur salaire net pendant un an. On leur proposera deux offres d’emploi dans le privé. S’ils les refusent, ils seront licenciés.

Les ouvriers sous décret recevront 100 % de leur salaire brut et auront deux propositions d’emploi dans le secteur public, dont une au ministère de la Défense. Si aucune ne leur convient, deux offres dans le secteur privé leur seront soumises. S’ils refusent, ils perdent leur statut et sont licenciés.

La Défense accueillante

Les fonctionnaires, qui sont détachés du ministère de la Défense, toucheront 100 % de leur dernier salaire et se verront proposer « des » offres d’emplois dans leur administration d’origine. S’ils les refusent, une procédure de fin de détachement sera engagée, menant à la perte de leur statut et au licenciement.

La seconde option consiste à refuser ce congé de reclassement. Ces salariés pourraient cependant se voir proposer des emplois mais ne seraient pas prioritaires, et leurs indemnités de licenciement moins élevées. Pour les deux années à venir, 2.000 emplois au ministère de la Défense, et un millier dans la Fonction publique, sont à disposition des salariés de Giat. Mais il s’agit principalement, selon les syndicats, de métiers de bouche, d’entretien, de soutien aux unités, ou de logistique.
source : TF1.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com