Les salariés licenciés prennent l'usine en otage

A l’intérieur du site, un petit trésor de guerre : plusieurs machines évaluées à 3 millions d’euros pièce et 800 t de cuivre (estimées à 25 000 ). Cette occupation, les employés la préparaient méthodiquement depuis 7 heures. « On a demandé aux 188 salariés de venir dans les locaux du comité d’entreprise, qui restent encore à notre disposition. On a établi une grille pour qu’en permanence une équipe d’une dizaine de personnes veille sur notre matériel, jour et nuit. On ne laissera rien partir sans contrepartie », martèle en colère Roger Jamet, un des responsables du syndicat CGT.
Obtenir une compensation financière honorable et éventuellement un plan social Deux heures plus tard, tout le monde est réuni sur le parking extérieur à l’usine. Ils sont environ 80 à écouter dans un silence recueilli. « Vous voyez les files de voiture le long du trottoir, d’habitude c’est pour un enterrement, car l’église est tout à côté. Là, c’est comme si on célébrait la mort de notre outil de travail », murmure Didier Bordier, trente ans de maison. Roger Jamet parle fermement à ses troupes. « Notre action est sérieuse. Je ne veux pas de dérapages, comme des vols dans l’usine ou des objets cassés. On doit tous être solidaires. Celui qui dérape aura affaire à moi. » Gonflés à bloc, une centaine de salariés franchissent la grille rouillée du site, sans résistance du gardien, peu après 16 heures. Ils visitent le local outillage qui leur servira de quartier général. Didier Bordier est ému. « Un tel silence, alors que nous étions tellement habitués au vacarme assourdissant des machines… » Patrick, qui fera partie de la première équipe de nuit, égrène le matériel à rapporter de chez lui : « Un matelas, une lampe de camping, une radio, des jeux de carte et une cafetière. Chacun amènera de quoi manger. » Roger distribue des tracts résumant leur situation. « Il faudra distribuer ça partout où vous aller. On doit faire parler de nous le plus possible ! » A n’en pas douter, l’occupation de l’usine est prévue pour un moment.
source : www.leparisien.com

Auteur de l’article : comitedentreprise.com