Retraites – Grèves et manifestations le 3 avril.

Ce document, dont l’examen par le groupe de travail avait débuté mercredi, énonce un certain nombre de principes et d’objectif : «assurer un traitement équitable entre tous les cotisants», «prévoir un dispositifs favorisant la liberté de choix pour le départ à la retraite à partir de l’âge de 60 ans, lui permettant de construire sa retraite, avec des mécanismes autorisant l’intéressement à la prolongation d’activité», « mettre en oeuvre, en ce qui concerne les avantages familiaux, le principe d’égalité entre les hommes et les femmes », «viser un niveau de revenu aussi satisfaisant que possible» ou bien encore «éviter une solution de référence prévoyant une majoration des cotisations salariales et patronales (…)». Aucune organisation syndicale n’a approuvé ce document.

Déçue, la CFTC indiquait vendredi que «personne ne se reconnaît dans les orientations proposées par le gouvernement» tandis que la CFDT affirmait : « La balle est dans le camp du gouvernement, s’il persiste, il prendra le risque du conflit.»

De son côté, la CGT estimait qu’avec la proposition de «systèmes d’épargne pour compléter individuellement sa retraite, le niveau des pensions serait plus bas et plus aléatoire», alors que «les sacrifices» pour les salariés «sont clairement mentionnés» avec le refus de garantir «un taux de remplacement», d’augmenter les cotisations ainsi que de réexaminer les conséquences «des mesures Balladur de 1993» et la volonté d’allonger de «la durée de cotisation» ou de remettre en cause les «avantages familiaux». Ne voulant surtout pas «être instrumentalisée», FO, qui a réagi dès le lendemain de la présentation du texte, déclarait qu’elle refuse en bloc un document «destiné à faire passer une réforme qui mettrait en cause les retraites des salariés».

Si la CFDT a affirmé aujourd’hui que «la déclaration commune intersyndicale sur les retraites (du 7 janvier 2003, NDLR) était morte et n’était plus opérationnelle», en faisant valoir l’existence d’un «désaccord (entre syndicats) sur l’appréciation de la concertation» en cours avec le ministère des Affaires sociales et le patronat, pour la CGT, «à ce stade, il est important de donner la possibilité aux salariés de s’exprimer par des manifestations et des arrêts de travail le 3 avril» Car, comme le souligne FO, «on ne peut pas faire croire aux salariés qu’on pourra obtenir des choses sans mobilisation». Et la confédération ajoute qu’elle ne souhaite pas se retrouver «dans la situation de 93 (réforme Balladur, NDLR) sans possibilité pour les salariés de réagir».

Un des points de désaccord est constitué par ce que la CFDT appelle le droit de partir en retraite avant 60 ans pour ceux qui ont cotisé quarante ans. Elle accuse FO de se désolidariser de cette revendication. FO n’a pas eu de mal à répliquer que la CFDT, en fait, a refusé de reconduire l’accord «préretraite contre embauche». Dans le cadre de la dernière convention de l’UNEDIC, la CFDT s’est mise d’accord avec le MEDEF pour supprimer le système de l’ARPE qui permettait à un salarié ayant cotisé quarante ans de partir avant 60 ans, avec, en plus, une embauche à la clé. La querelle de la CFDT s’assimile plutôt à la recherche d’un «bouc émissaire», selon l’expression empoyée, par Bernard Devy, qui représentait FO à la réunion de ce matin.
source : FO

Auteur de l’article : comitedentreprise.com