Plans sociaux : «Le dynamisme du marché sans contrepoids»

Elle est donc inévitable. Hier, au cours d’une conférence de presse, Marc Blondel, secrétaire général de FO, s’est inscrit en faux «contre cette espèce d’inéluctabilité énoncée par M. Mitterrand reprise par M. Jospin et par le gouvernement actuel». L’ancien président de la République avait déclaré que tout avait «été essayé contre le chômage», l’ex-Premier ministre, qu’on ne pouvait «administrer l’économie» et le dernier, par la voix du ministre du Travail, M. Fillon, avait dit, fin janvier, que vouloir empêcher les entreprises de licencier «c’est comme vouloir empêcher la maladie».

Rappelant le gouvernement à ses responsabilités, le leader de FO a critiqué cette déclaration: On lutte contre la maladie. Cela s’appelle la prévention et la vaccination, c’est le rôle des gouvernements. Car pour FO, on assiste à une «véritable désindustrialisation» en affirmant que les plans sociaux ne représentaient que «l’écume car à côté on continue de licencier. Il a souhaité que le thème soit abordé lors de la conférence pour l’emploi 18 mars au ministère des Affaires sociales où M. Fillon recevra syndicats et patronat. «Est-ce que nous laissons le dynamisme du marché sans contrepoids au risque de voir la France se désindustrialiser?», s’est-il inquiété. Pour lui, «si la réponse est non, il faut mettre des sous, et il faut réveiller M. (Claude) Viet», le monsieur «Plans sociaux» du gouvernement.

Au sujet du traitement des plans sociaux, il a par ailleurs exprimé son mécontentement concernant la méthode qui a abouti à la signature d’un protocole d’accord entre l’État et la CFDT sur le plan social de Daewoo-Orion, en liquidation judiciaire, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle). Il a indiqué que cet accord, annoncé le 20 février par le préfet, n’avait «pas été soumis aux autres organisations syndicales (FO-CGT-CGT)». Ce qui a indigné Marc Blondel qui considère «parfaitement anormal que l’administration, en la personne du préfet, et la direction départementale du travail sélectionnent leurs interlocuteurs. C’est comparable au délit d’entrave par les patrons».

Le secrétaire général adjoint de l’UD-FO de Meurthe-et-Moselle, Michel Mengin, explique que ce protocole n’entérine que le «refus de l’État de prendre ses responsabilités pour se substituer à la défaillance de l’entreprise qui n’a rien avoir avec des difficultés économiques». Les représentants de l’État se sont seulement contentés, selon lui, du «minimum légal», c’est-à-dire la mise en oeuvre des cellules de reclassement et les congés de conversion. «Rien n’ayant vraiment été négocié, les pouvoirs publics n’avaient donc pas besoin d’un paraphe syndical», précise Michel Mengin, qui demande l’ouverture de négociations. Le préfet a fait savoir aux syndicats dans un courrier daté de mercredi que «les négociations (…) ont été menées à terme». Les 550 salariés de Daewoo ont été licenciés le 10 février.
source : FO

Auteur de l’article : comitedentreprise.com