Retraites : Round d'observation

Jean-Marie Toulisse (CFDT), qui attendait de rentrer dans le vif du sujet, quant à lui jugé que rien n’est ficelé à l’avance et que out est discutable. Il a également affirmé que le ministère n’a pas rejeté l’idée de la CFDT selon laquelle il doit être possible pour un salarié de partir à la retraite après une longue carrière.

Pour sa part Bernard Devy (FO) a jugé qu’il y a eu des éclaircissements qui nous permettent d’espérer que nous allons traiter des vrais sujets Il a précisé que le sujet n’est pas épuisé et qu’il faut sensibiliser les salariés car la bataille n’est pas gagnée d’avance. Et Bernard Devy de promettre des discussions sportives.

Pour M. Sarkozy (MEDEF) qui s’est dit rès étonné du très grand respect entre les participants, c’est au gouvernement de décider. Mais il a aussi rappelé que l’augmentation de la durée de cotisation pour tous les salariés en fonction de l’allongement de l’espérance de vie constitue sa principale revendication.

Le groupe de travail va se réunir deux fois par semaine normalement tout au long tout le mois de mars. Le premier thème abordé sera le niveau des pensions. Les autres thèmes retenus sont le pilotage de la réforme, les conditions et modalités de départ et le financement.

Avant cette réunion, on pouvait déjà se demander à quoi jouait le gouvernement. Avait-il déjà pris ses décisions sur les retraites avant la concertation avec les syndicats? M. Fillon, ministre des Affaires sociales, a assuré hier, au cours d’une conférence de presse, que ien n’est encore tranché et rien ne le sera avant que ne s’achève l’intense discussion engagée avec les partenaires sociaux, discussion dont l’essentiel dépendra. La veille, M. Fillon avait laissé entendre exactement le contraire en déclarant notamment que l’alignement de la durée des cotisations du public sur le privé serait l’une des priorités du gouvernement et qu’il était hors de question de revenir sur les mesures Balladur de 1993 pour les salariés du privé. Pour M. Fillon, il s’agissait uniquement d’exprimer une opinion. Loin d’être convaincus, les syndicats sont restés sur leurs gardes alors qu’ils devaient rencontrer aujourd’hui le ministre.

Ainsi, la CFTC a estimé hier que M. Fillon, e s’y prendrait pas autrement s’il voulait faire revivre à la France un mouvement social comparable à celui de décembre 1995. Et de se demander à quel jeu joue le ministre qui d’un côté, (…) met en place, avec les partenaires sociaux des groupes de travail et de l’autre, apporte des réponses (…) sans attendre les résultats de ces groupes.

La CGT a également durci le ton en affirmant que si le gouvernement arrêtait unilatéralement le contenu de la réforme, il prendrait le risque d’une upture avec les syndicats. Son secrétaire général, Bernard Thibault, a pris acte aujourd’hui (jeudi NDLR) que le gouvernement entend jouer les prestidigitateurs et nous laisser croire que des marges de discussion sont encore possibles alors qu’il précise de plus en plus ses intentions. Il ne veut pas croire que ien n’est encore tranché car quand un ministre donne son avis, et je pense qu’il l’a fait après arbitrage interministériel, ça veut quand même dire quelque chose. François Chérèque, secrétaire général a lui été très mesuré : Je ne vais pas reprocher au ministre du Travail de faire ses propositions. Si on veut entrer dans une négociation. Il avance cependant quelques demandes : Si on n’a pas des réponses claires à la question du mode de calcul des retraites sur la réforme Balladur ou des avancées permettant aux salariés qui ont travaillé jeune (14-15 ans) de partir avant 60 ans, dès 40 ans de cotisations, la CFDT ne pourra pas soutenir une réforme du gouvernement. Après avoir dénoncé, dès mercredi, un simulacre de concertation et une contre-réforme du gouvernement, FO a demandé aujourd’hui (voir communiqué, ci-contre) au ministre ce qu’il fera, si ses vues concernant le débat sur les retraites e sont pas retenues au cours des discussions avec les syndicats. Car la centrale dirigée par Marc Blondel redoute que le gouvernement ne vise un conditionnement de l’opinion publique au travers d’une méga campagne de communication. Le gouvernement a en effet contacté plusieurs agences de publicité pour communiquer sur les retraites, le ministère du Travail ayant même précisé que le Budget dont elles disposeraient ‘est pas plafonné. Confirmant sa détermination à défendre ses positions, FO précise qu’elle prendra l’initiative d’une rencontre entre les organisations syndicales.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com