La menace de guerre met la croissance en péril

[img]http://www.leparisien.com/illustrations/dxadm/3840724_o.gif »> La semaine dernière, Jérôme Monod, un des conseillers les plus proches de Jacques Chirac, annonçait clairement la couleur : « Il y a six mois, on pensait que la situation ne serait pas facile. Il y a trois mois, qu’elle serait difficile. Depuis quelques jours, on sait qu’elle va être dramatique »… Les premiers signes de crise commencent déjà à se manifester. Chez Airbus, les syndicats craignent que la baisse des carnets de commandes, due à la chute du trafic aérien, ne se traduise par des suppressions d’emplois, voire des licenciements cette année. Quant au leader mondial de la plaisance, Bénéteau, il constate que ses clients reportent leurs achats en raison des incertitudes qui entourent la situation géopolitique. De nombreux secteurs, comme la construction navale, les transports ou encore le tourisme, tablent désormais sur un ralentissement important de leur activité.

Les bruits de bottes résonnent alors que la situation économique n’est déjà pas brillante
Plusieurs scénarios ont déjà été échafaudés par les économistes. Les plus optimistes parient sur une guerre rapide, qui aurait un impact limité sur l’économie mondiale. Les plus sombres redoutent un enlisement du conflit et des répercussions très négatives. Principal motif d’inquiétude : l’évolution des cours du pétrole. Le baril a déjà franchi le seuil des 35 dollars (un peu moins de 35 ) mais il pourrait atteindre des niveaux encore plus élevés, et même tutoyer les 50 dollars. Le président du groupe TotalFinaElf, Thierry Desmarest, a beau estimé que l’or noir devrait chuter substantiellement au second semestre, son optimisme n’est pas partagé par tout le monde, loin de là.

Les conséquences d’un conflit seront au menu de la réunion du G 8 ce week-end à Paris
Quant à la hausse de l’euro par rapport au dollar, elle pourrait également gravement peser sur la rentabilité et la compétitivité des entreprises françaises. La reprise de l’activité apparaît donc plus que jamais compromise. D’autant que les bruits de bottes en Irak résonnent alors même que la situation économique n’est déjà pas très brillante. Conscients de la gravité de la situation, les gouvernements des pays les plus riches planchent activement afin de contrer les effets négatifs de la guerre. La Commission européenne a annoncé mercredi qu’un pays qui prendrait part à l’effort de guerre en Irak pourrait être autorisé à dépasser le seuil de déficit public inscrit dans le pacte de stabilité. La question devrait également être au menu de la réunion ce week-end à Paris du G 8. Mais les ministres des Finances des pays les plus industrialisés seront-ils à même d’apporter une réponse satisfaisante à cette crise latente ? Francis Mer, le ministre français de l’Economie et des Finances, estime ainsi que le G 8 permet au mieux au monde économique de « fonctionner le moins mal possible ». Mais cela suffira-t-il ?

source : leparisien.com

Auteur de l’article : comitedentreprise.com