France Info par temps de grève

Depuis cinq jours, les séances de négociations se sont succédé sans que les positions bougent vraiment. D’un côté, 19 techniciens affectés à la seule station France Info, de l’autre la direction de Radio France, qui gère aussi les 580 autres techniciens qui travaillent sur les autres stations du service public. Ces 19 techniciens se sont tous mis en grève de concert lundi après avoir épuisé, disent-ils, les réclamations auprès de leur direction technique.

Ils réclament une nouvelle organisation du travail mais aussi des mesures salariales, dont une réévaluation de leur prime. Arguant de la spécificité de leur travail dû à la particularité d’une radio qui fonctionne en direct avec des petits modules enregistrés ou «extérieurs». Arguant du fait qu’ils ont essuyé depuis trois ans les plâtres d’une numérisation mal gérée de France Info… «Non seulement nous assumons un travail qui se rapproche de celui du réalisateur, plaide ce technicien, mais nous avons dû pallier les carences techniques. Si nous nous étions mis en grève il y a deux ans, au moment où les bugs démultipliaient les blancs à l’antenne… ça aurait fait mal !»

«Tous des jeunes». Dans une salle de réunion du troisième étage, ils étaient tous là vendredi, à plancher, le stylo à la main, sur le protocole d’accord à présenter à la direction. Des jeunes techniciens pour la plupart, qui ont fait leurs armes avec France Info et qui ont choisi de se faire représenter par la CFTC, syndicat moins connu dans la maison que la CFDT ou la CGT. «Oui, ce sont tous des jeunes, raconte ce journaliste. Et pas les premiers à partir en grève habituellement. France Info, c’est une petite famille, et nous sommes avec eux dans ce conflit. Cette grève n’aurait jamais dû avoir lieu. Ce n’est quand même pas un problème insoluble…» De fait, un tract du Syndicat des journalistes de l’audiovisuel (SJA-FO) était remis vendredi à Michel Polacco, le directeur de la station, qui accuse la direction de «laisser pourrir la grève». Et menace de rejoindre la grève.

Vitrine. La CGT elle aussi a embrayé sur ce mouvement tout en s’inquiétant d’«un pas de plus vers l’autonomie totale des chaînes». Les journalistes de France Info, eux, y voient le symptôme d’un mauvais climat social dans la station. «Alors que nous devenons une belle vitrine de Radio France, explique ce chroniqueur, nous continuons d’être les mal-aimés de la Maison.» Faute d’avoir accepté le médiateur réclamé par les grévistes, c’est le président Jean-Marie Cavada lui-même qui devait recevoir vendredi en fin d’après-midi les représentants des grévistes.

source : libération

Auteur de l’article : comitedentreprise.com