Le président d'Air Lib montré du doigt AÉRIEN.

En attendant le verdict des magistrats qui pourrait tomber en début d’après-midi, le climat entre la direction d’Air Lib et les syndicats de la compagnie tourne vinaigre. Jeudi, le jour où la direction d’Air Lib a déclaré officiellement la compagnie en cessation de paiement, six organisations syndicales (Alter, SNPNAC, SNPL, Unac, CGT et CFTC) ont écrit au procureur de la République du tribunal de commerce de Créteil afin de l’alerter sur le « cas Holco ». Ce que demandent les syndicats : qu’on liquide aussi Holco, si Air Lib devait être mis en faillite. Or Holco est la propriété à 100 % de Jean-Charles Corbet. C’est par le biais de cette coquille juridique, domiciliée au 112, avenue Kléber, à deux pas du cabinet d’Yves Leonzi, l’avocat d’Air Lib, que Jean-Charles Corbet a repris en juillet 2001 l’ex-AOM-Air Liberté, après son dépôt de bilan. Initialement. Ce dernier avait promis de céder 34 % du capital au personnel d’Air Lib. Une promesse vite oubliée… Ce qui n’a pas manqué d’alimenter rumeurs et suspicions. C’est que depuis sa création, le 23 juillet 2001, Holco a fait des « petits » : outre Air Lib qu’elle contrôle à 99,99 %, cette holding possède plusieurs filiales à l’étranger, dont l’une au Luxembourg (Holcolux) et une aux Pays-Bas (Mermoz NL), où se trouvent logés aujourd’hui un certain nombre d’actifs d’Air Lib, dont une dizaine d’appareils de la compagnie. La direction d’Air Lib, qui reconnaît cette « domiciliation pour des raisons fiscales », s’est toujours retranchée derrière des « pratiques courantes dans le monde aérien ». Or ce patrimoine, s’il échappe à la liquidation, reviendra à Jean-Charles Corbet, actionnaire à 100 % de Holco. Aucun repreneur ­ ou créancier, dont l’Etat pour 120 millions d’euros ­ ne pourra s’en prévaloir. Un scénario qui fait voir rouge aux syndicats. « Jean-Charles Corbet a toujours louvoyé quand on lui a demandé des comptes sur ces filiales, accuse Paul Fourrier, de la CGT. S’il y a de l’argent de Swissair (ancien actionnaire d’AOM-Air Liberté) qui dort là-bas, c’est à Air Lib et à ses salariés qu’il doit revenir et à personne d’autre. Il est hors de question qu’il y ait un enrichissement personnel à la suite de la débâcle d’Air Lib. » Une préoccupation partagée par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, le 6 février lors d’une rencontre avec les syndicats d’Air Lib : « S’il s’avérait que quiconque avait utilisé des fonds publics à des fins personnelles, l’Etat interviendra juridiquement »…
source : leparisien

Auteur de l’article : comitedentreprise.com