Opération escargot pour Steli, à Tonnerre : une lente mobilisation

« Solidarité »

Après un tour de ville de Tonnerre, le cortège a pris la route d’Auxerre. Les salariés de Steli y rejoignaient, à 14 heures, la manifestation unitaire pour la défense des retraites.
Maurice Pianon, conseiller général de Tonnerre, et Raymond Hardy, le maire de la ville, étaient présents jusqu’à l’heure du départ, ainsi que Jany Sanfelieu, adjointe au maire de Dannemoine, dont elle représentait le conseil municipal, « qui a voté vendredi une motion de soutien aux salariés ». Raymond Hardy indiquait : « Je ne peux me rendre à Auxerre, mais j’ai tenu à exprimer ma solidarité envers les salariés ». « Je partage leur sentiment de révolte », assurait Maurice Pianon. Patrice, qui a travaillé dix ans chez Steli, déplorait « la faible mobilisation ». Non syndiqué, il indique avoir « toujours été présents dans les actions et la lutte » pour la défense des emplois et la pérennité du site. Par cette opération escargot, « nous voulons montrer que les salariés ne sont pas décidés à se laisser abattre et défendre nos propositions », expliquait Michel Rendonnet, délégué FO et élu du CE.

Alternatives

L’usine ne produisait plus que des décodeurs. Thomson a décidé la cessation des activités à partir du 2 janvier dernier. Nombre de salariés contestent cette décision. Avec leurs organisations syndicales et l’appui du rapport d’un expert comptable mandaté par le CE, ils font des propositions alternatives. Elles portent sur l’implantation, à Tonnerre, de nouvelles productions de Thomson : le recyclage des produits électroniques et la fabrication de DVD enregistrables. Ce afin de pérenniser l’emploi de nombre des 272 salariés que comptait Steli. « Thomson doit tenir ses engagements de reclasser tous les salariés », indiquaient les représentants syndicaux. Pour sa part, Maurice Pianon estimait que « Thomson s’est acquitté de sa dette en ce qui concerne la loi de modernisation sociale, mais cela ne répare pas les manquements au niveau de la gestion humaine sur le site ; le traitement des aspects sociaux relève de l’irresponsabilité ».

Todenco bientôt ?

35 salariés, suite à leurs candidatures volontaires et un accord entre Thomson et le groupe Roy, ont été embauchés chez Roysol (groupe Roy). Roysol s’est implanté sur le site de Steli en juillet 2002. Le groupe Roy est spécialisé dans la fabrication de façades coulissantes, rangements sur mesure, les lambris, PVC et autres revêtements de sols stratifiés. L’accord portait sur la reprise, à terme, de 80 salariés de Steli. Mais, s’étonnent Christian François et Michel Rendonnet, « à Ravières, chez Technoprofil (autre filiale du groupe Roy), des intérimaires ont été recrutés alors que des salariés de Steli avaient posé leur candidatures ».
En outre, 15 femmes, ex-employées de Steli, se forment actuellement à la profession d’auxiliaires de vie, suite également à un accord entre Thomson et une agence spécialisée. Une quarantaine d’autres salariés seraient repris par l’entreprise Todenco (câblerie et filerie), qui devrait s’implanter à Tonnerre. « Toutes les conditions sont à peu près réunies pour qu’elle s’installe », indiquait Maurice Pianon.
source : www.lyonne-republicaine.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com