Un avenir pour Air Lib ?

Autrement dit, le problème de la dette pourra être étudié ultérieurement si Air Lib se remet à payer ses charges courantes à partir de demain. La compagnie aérienne, qui doit 30,5 millions d’euros au fonds européen de développement (FDES) et environ 80 millions d’euros à l’État, a en effet cessé de payer ses charges sociales et fiscales. La survie d’Air Lib repose désormais sur la crédibilité d’un investisseur néerlandais (IMCA) qui a promis hier verser “entre 20 et 50 millions d’euros d’argent frais” pour assurer les opérations courantes. Le gouvernement n’a pour l’heure pas condamné Air Lib au dépôt de bilan même s’il a rejeté le plan de restructuration présenté la semaine dernière. Le ministère a jugé ce projet inacceptable dans la mesure où il entraînerait une nouvelle augmentation de la dette de l’État. C’est pourquoi, il a demandé au conciliateur, qui avait été désigné par le tribunal de commerce de Créteil, de proposer immédiatement un projet de conciliation dans les 48 heures concernant le paiement des charges courantes. Selon la direction d’Air Lib, le paiement de ces charges qui représentent “8 à 9 millions d’euros par mois” pourra reprendre dès la sortie de la procédure de conciliation. De son côté, IMCA a précisé que ses propositions finales seraient présenté le 10 février prochain scellant son entrée à hauteur de 50% dans le capital d’Air Lib.

Sans se prononcer sur la viabilité de cet investisseur, les syndicats demandent à l’État de jouer son rôle jusqu’au bout pour préserver la compagnie d’une nouvelle catastrophe sociale. La CGT rappelle que lors du plan de restructuration d’AOM-Air Liberté de 2001, “beaucoup de gens se sont retrouvés sur le carreau, notamment des pilotes”. Des salariés licenciés qui n’ont pas tous été reclassés à ce jour. Craignant un dépôt de bilan, FO indique que la sauvegarde des 2 500 emplois doit demeurer la priorité du gouvernement au lieu d’encourager la création de compagnies régionales financées par l’intermédiaire des collectivité locales. Selon le Journal du dimanche du 12 janvier, une nouvelle compagnie, Air Dom, consacrée aux dessertes de l’outre mer, est sur le point d’être créée avec l’aide financière de l’État, concurrençant ainsi Air Lib. Dans ces conditions, comment comprendre la déclaration du Premier ministre qui a assuré hier qu’il souhaitait hier “un avenir pour Air Lib”.
source : FO

Auteur de l’article : comitedentreprise.com