Inspecteurs du permis : l'enlisement

« Nous ne sommes pas en mesure d’annoncer la reprise du travail », a annoncé Laurent Grognu, secrétaire général du SNICA-FO, fer de lance du mouvement, à l’issue de la tenue d’assemblées générales régionales qui ont « rejeté majoritairement les propositions du ministre Gilles de Robien ».
Selon le syndicat, majoritaire dans la profession, « la poursuite de la grève a été votée à la quasi-unanimité, et la toute petite minorité d’inspecteurs qui ont décidé de reprendre le travail l’a fait pour des raisons essentiellement financières ».
Les inspecteurs grévistes exigent toujours du ministère des garanties d’indépendance dans le cadre de la déconcentration des services du permis de conduire, de l’autorité hiérarchique et de la gestion des effectifs, qui quitteront la tutelle de l’administration centrale pour celle des directions départementales de l’Equipement (DDE) au 31 mars 2003.
« Pour répondre aux préoccupations exprimées » en matière de déconcentration, M. de Robien a proposé qu’un « comité de la réforme » soit créé par arrêté dès la fin du mouvement de grève. L’application de cette départementalisation pourra également être reportée dans les départements où serait constatée « la persistance de dysfonctionnements majeurs », selon le texte ministériel.
« Trop
d’incertitudes »
«
Il y a trop d’incertitudes dans ces propositions, tout est édulcoré et renvoyé à des réunions ou des consultations ultérieures.
Même s’il y a quelques points qui peuvent être satisfaisants, globalement ce n’est pas suffisant
», a souligné M. Grognu.
Le secrétaire général a surtout déploré la non-réponse à « notre exigence minimale d’être assurés d’avoir les moyens humains et matériels, que le cadre réglementaire soit fixé », avant que la déconcentration soit mise en oeuvre.
Le ministre des Transports Gilles de Robien en a appelé hier soir à « la responsabilité » des inspecteurs, « tout en se félicitant de la reprise progressive du travail par certains d’entre eux ».
Plus de 150 000 examens de code et de conduite ont dû être annulés depuis le 21 octobre, et des mesures de chômage technique, voire des licenciements économiques, touchent de nombreuses auto-écoles. Depuis lundi, quelques dizaines de gendarmes font passer les examens de code en instance dans les quinze départements les plus touchés.
La poursuite du mouvement « n’a plus aucun sens et ne va faire que durcir la position du ministre, qu’amplifier la détresse des auto-écoles et des candidats », selon Philippe Maltièce, du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), premier syndicat parmi les auto-écoles.
« Les dirigeants du SNICA-FO sont obstinés et ont une attitude perverse, car sur le terrain les inspecteurs eux-mêmes n’en peuvent plus.
Il y a encore des noyaux durs de grévistes, mais les autres en ont marre
», a assuré M. Maltièce.
source : www.lavoixdunord.fr

Auteur de l’article : comitedentreprise.com