Europe : Les politiques de l'emploi en question

Depuis 2001, la croissance ne cesse de s’essouffler et le chômage de repartir à la hausse, rien y fait, aucune innovation n’a pu être observée dans les politiques de l’emploi des pays de l’Union européenne (UE), regrettent les auteurs de cette étude intitulée Retournement conjoncturel et emploi”. On a assisté au contraire à la relance ou au durcissement des priorités affirmées dès le début des années 90 et autour desquelles se sont retrouvés les pays étudiés (Royaume-Uni, Irlande, Suède, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Italie et Espagne). La plupart de ces pays continuent d’appliquer les mêmes recettes pour lutter contre le chômage. La première d’entre elles est la modération salariale (une croissance des salaires inférieure à celle de la productivité du travail). L’IRES relève ainsi qu’aux Pays-Bas, les accords de modération salariale remontent au début des années 80, et en Irlande, les premiers datent de 1987. La seconde consiste à prendre des mesures destinées à favoriser l’insertion professionnelle par l’effet de sanctions ou de stimulations financières pour accepter les emplois disponibles. L’indemnisation du chômage et les autres formes de revenus de substitution (assistance, revenus minimums garantis, etc.) étant considérées comme ayant un effet désincitatif au travail. Ainsi, le Royaume-Uni impose aux chômeurs plusieurs possibilités d’emploi ou de formation sous peine de suspension ou de suppression de l’allocation chômage. Aux Pays-Bas, le régime de l’invalidité a été réformé, permettant d’accroître le taux d’activité en cas d’invalidité partielle. Enfin, la troisième est celle de la flexibilisation des marchés du travail qui se développe depuis les années 80. L’exemple le plus significatif de cette politique et le plus récent est celui de l’Espagne où un décret-loi de mai 2002 oblige les chômeurs indemnisés à accepter les emplois en CDD ou à temps partiel.

Malgré leur convergence, l’IRES conclut que la pertinence des politiques de l’emploi en Europe est discutable au regard des faits. Après 20 ans de réformes structurelles des marchés du travail et de modération salariale, le taux de chômage moyen de l’UE n’est passé que par un minimum de 7,6% en 2001. Un taux qui n’aurait sans doute pas été atteint sans la forte croissance des années 1997-2000. Il a d’ailleurs de nouveau augmenté après le retournement conjoncturel survenu en mai 2001.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com