Vivendi accélère les cessions d'actifs

 l’issue de son conseil d’administration, Vivendi Universal a indiqué que les cessions d’actifs seront plus importantes que prévu, et que Jean Marie-Messier ne serait pas indemnisé, dans le cadre de son licenciement.

 Le suspense est donc levé : le Pdg de Vivendi Universal (VU), Jean-René Fourtou, a annoncé mercredi que le conseil d’administration du groupe avait décidé de ne rien verser à l’ancien patron de VU, Jean-Marie Messier, limogé le 3 juillet dernier.  « Nous recevons quotidiennement des plaintes d’actionnaires de France et des Etats-Unis. Il est impossible dans ces conditions de payer quoi que ce soit à M. Messier », a ajouté M. Fourtou. « On lui a payé quelque chose en juillet et on lui a demandé de rembourser », a-t-il précisé, expliquant qu’il s’agissait de son salaire américain fixe du mois de juillet. Jean René Fourtou a également révélé que le contrat américain de M. Messier était « indépendant » de la situation juridique en France.

Des ventes vitales pour le bilan de VU

La direction de VU a décidé de prendre le taureau de la dette par les cornes. Dès la fin du conseil d’administration, le groupe a confirmé la vente de Telepiu en Italie pour 1 milliard d’euros. La vente de l’entité italienne représente à elle seule, 220 millions d’euros pour Vivensi Universal.  

La ligne de crédit de 3 milliards d’euros négociée par les équipes de VU auprès des banques, a offert au groupe un énorme bol d’air financier. Néanmoins, celles-ci ont exigé, en contrepartie, un engagement de VU à diminuer ses créances de 12 milliards d’euros, par le biais de cessions d’actifs, en 18 mois maximum. Cette course financière contre la montre, a démarré cet été lorsque VU a conclu ses premières ventes d’actifs, fin août, en cédant, d’une part, ses pôles de presse grand public (groupes Express-Expansion et L’Etudiant) et gratuite (Comareg). Puis ce fut le tour de la participation de 50% dans le portail internet européen Vizzavi. Le tout lui aurait rapporté environ 450 millions d’euros. Depuis, les ventes se sont enchaînées et une troisième cession a été annoncée mercredi matin : la filiale Groupe Canal+ a vendu sa participation de 89% dans Canal+ Technologies au groupe français d’électronique Thomson Multimedia pour 190 millions d’euros.

Cegetel et Vivendi Environnement

Le groupe Cegetel détenu à 44% par Vivendi Universal, 26% par BT Group (GB), 15% par Vodafone (GB) et 15% par SBC (US) fait l’objet de toutes les convoitises. La clause de stabilité qui lie les quatre actionnaires a en effet pris fin lundi dernier, et autorise chacun d’eux à vendre sa participation s’il le souhaite. Si VU souhaite monter dans le capital de Cegetel, l’opérateur est également convoité par le britannique Vodafone, qui a fait successivement monter les enchères. Vodafone souhaite acquérir la division de téléphonie mobile SFR, qu’il détient à 20%, le groupe Cegetel en détenant les 80% restants.

L’épineuse question de Vivendi Environnement (VE) devrait être réglée ultérieurement. Jean-René Fourtou a ainsi indiqué qu’ « il est hors de question de vendre la moindre action Vivendi Environnement sur le marché », compte tenu des engagements de Vivendi Universal (VU) de conserver les 40,8% du capital de VE pendant 18 mois. Mais « il est hors de question dans l’état actuel de nos finances et de nos actifs de remonter dans le capital de Vivendi Environnement », a-t-il ajouté.

Vivendi veut toujours vendre VUP en bloc

Concernant l’édition, VU aurait  reçu des offres pour « l’acquisition de l’ensemble de Vivendi Universal Publishing (VUP), qui sont  examinées par les équipes de VU.  « Vivendi Universal aurait expressément demandé à tout acquéreur intéressé de joindre à son offre, des engagements en matière de respect du patrimoine culturel français et de la diversité culturelle. Ces engagements seront rendus publics ». Trois prétendants au rachat de VUP sont en lice: Lagardère (intéressé seulement par le pôle édition français) et deux consortiums d’investisseurs, Paribas Affaires Industrielles associé à Apax Partners France, et aux américains Thomas H. Lee et Blackstone d’une part et Eurazeo, allié à UI (Crédit Agricole) et Carlyle Europe d’autre part. Vivendi confirme donc que VUP sera vendu mais n’a pas encore choisi le repreneur qui doit être candidat pour l’ensemble de VUP, c’est à dire y compris Houghton Mifflin.

Le nouveau conseil d’administration de Vivendi Universal

Le Conseil d’administration est désormais composé de douze membres, contre dix-sept précédemment. Sa composition est désormais la suivante: Jean-René Fourtou, Président, Jean-Marc Espalioux (président du groupe hotelier Accor), Claude Bébéar (Président du Conseil de surveillance de l’assureur Axa), Dominique Hoenn (Directeur général de BNP-Paribas), Henri Lachmann (PDG de Schneider), Jacques Friedmann (Administrateur de BNP-Paribas), Marc Viénot (Président d’honneur de la Société Générale), Edgar Bronfman (ancien Pdg de Seagram) et Edgar Bronfman Junior, Marie-José Kravis (Hudson Institute), Gérard Kleisterlee (Pdg de Philips), et Fernando Falco y Fernandez de Cordoba, coopté mercredi.

Auteur de l’article : comitedentreprise.com