A trois jours de l’audience du tribunal, ce n’est « pas gagné », d’après FO. Les dernières incertitudes portent sur neuf emplois supplémentaires. Basée à Amsterdam (Pays-Bas), la société Ramada international de Franco Manelli s’engage à reprendre 55 emplois, sur les 95 que compte l’entreprise de carrelage de Saint-Benoît-de-Carmaux. Mais l’effectif serait rapidement porté à 64, car neuf autres salariés seraient repris à compter du 1er janvier 2003. Le syndicat revendique pour ces derniers un « plan de formation », qui leur permettrait de faire la soudure dans l’intervalle, tout en conservant leur salaire. « La direction départementale du travail et de l’emploi (DDTE) ne sait que proposer pour eux du chômage partiel », fustige Patrick Privat. Cela entraînerait d’après ses calculs une perte de revenus de 20 % pour les intéressés. Le dirigeant syndical veut à tout prix éviter cette épreuve supplémentaire à ces personnes « qui ont déjà consenti à tant de sacrifices. En outre, ce serait démobilisateur pour le reste du personnel, parti en vacances dans l’idée que 64 postes seraient conservés et qui en retrouverait pour l’instant 55. Le chiffre de 64 serait moins désastreux. Le plan de reprise aurait un autre effet. Neuf emplois de plus, ça compte sur le Carmausin. »
« PAS GAGNE »
Ce point d’achoppement explique la longueur du comité d’entreprise d’avant-hier. La réunion, qui se tenait dans le cadre de la consultation obligatoire du personnel sur le projet de reprise, a duré de 16 heures à 22 heures. « Le CE a donné un avis réservé. Il faut comprendre ses membres, car dire oui serait se montrer favorable à 40 licenciements », fait valoir Patrick Privat, qui assistait à la rencontre. Il a « les plus grosses craintes sur ce dossier », qu’il ne vaudrait pas voir « capoter pour les quelques euros » nécessaires au plan de formation. La situation pourrait selon lui « se débloquer avec un petit coup de pouce de la DDTE. Il n’y a presque personne dans les ministères en août. Mais on sait depuis le 26 février que la période d’observation de Grès occitan devait s’achever fin août. » Si la reprise ne peut être avalisée vendredi, ce sera « la liquidation judiciaire de la plus grosse industrie du Carmausin ».
Franco Manelli a participé à la création de France Alfa en 1984, à qui Grès occitan a succédé en 1999. Il a revendu ses parts en 1993, avant de revenir en 2002. Il a une autre entreprise, la Cedec, à Mézières-Les-Metz (Moselle). Il devrait être présent demain à 11 heures à une autre réunion du comité d’entreprise à Saint-Benoît-de-Carmaux. A l’heure où nous écrivions ces lignes hier soir, il était trop tard pour joindre la DDTE
source : www.ladepeche.com