COMITE D'ENTREPRISE

Assurance-maladie : Comme pour les retraites ?

C’est le sens de l’entretien du ministre de la Santé, M. Mattei, accordé aujourd’hui au journal Le Figaro, dans lequel il s’emploie à convaincre qu’il faut adapter le système de Sécurité sociale pour le sauvegarder. Car, juge-t-il, l’allongement de la vie devra conduire à reconsidérer la part de l’assurance maladie.

Après avoir prétendu que la Sécurité sociale a été créée pour répondre aux accidents de la vie [, que] le vieillissement n’en est pas un [, qu’il] est nécessaire de prendre en compte désormais le vieillissement et la dépendance qui augmentent beaucoup les dépenses de santé, il affirme que les Français doivent savoir que la santé a un coût grandissant. Il faut certes chasser les gaspillages. Mais l’allongement de la vie et les progrès de la médecine devront conduire à reconsidérer la part de l’assurance maladie. C’est la réforme de structure annoncée pour l’automne par le Premier ministre. Il en annonce les contours: il faut repenser la gouvernance de la Sécurité sociale et redéfinir le cadre de la solidarité nationale. Les assureurs complémentaires ne peuvent plus accepter d’être des payeurs aveugles, ils veulent, et c’est normal, participer à la répartition des dépenses qui doivent être prises en charge. Ce partage doit d’abord relever d’une concertation entre les régimes obligatoires et les assurances complémentaires. Ensuite, bien sûr, l’État prend ses responsabilités.

Si M. Mattéi ne fait pas explicitement référence au rapport Chadelat qui lui sera officiellement remis demain, il semble en reprendre certaines orientations en évoquant par exemple la redéfinition des rôles entre le régime obligatoire et les complémentaires (mutuelles et assurances privées). En clair, et là est un des principaux dangers, une privatisation rampante de la Sécu, à laquelle s’opposent fermement tous les syndicats, hormis la CFDT.

Les déclarations du ministre aujourd’hui surprennent quelque peu Jean-claude Mallet, secrétaire confédéral FO chargé du secteur Protection sociale. Il dénonce le double langage de M. Mattei qui dit depuis des mois s’opposer à privatisation comme à l’étatisation de la Sécurité sociale mais qui se prononce pour la concurrence entre le régime général et les complémentaires. Selon Jean-claude Mallet, l’Assurance maladie souffre d’abord du manque de clarification des responsabilités entre l’État et la Sécu aggravée par la vision comptable du plan Juppé : Il faut savoir que la CNAM, le gestionnaire de la Sécu, ne gère de fait que 19% des dépenses de santé, le reste étant du ressort de l’État.
source : FO

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