COMITE D'ENTREPRISE

Hôtellerie-restauration : Le banc d'essai du salariat atypique

Dans le détail, l’étude révèle ainsi que le travail à temps partiel est plus répandu (34,3%) que dans le privé et semi-public, (15%) et principalement chez les employés (43%), les femmes (46%) et les moins de 25 ans (45%). Cette situation conduit un quart des salariés à travailler moins de trois mois dans l’année dans le même établissement et 44% moins de six mois alors qu’un tiers seulement y reste toute l’année (contre 60,7% dans les autres secteurs d’activité). Un employé du secteur sur quatre travaille moins de 200 heures par an, et un sur trois moins de 500 heures, pour un revenu inférieur à 2 400 euros par an. En moyenne – à sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’établissement identiques les salariés du secteur perçoivent un salaire horaire inférieur de 11,3 % à ceux du secteur privé et semi-public. Selon les auteurs de l’étude, ce faible niveau de rémunération est lié à la forte présence des emplois peu qualifiés. Parmi les salariés à temps complet (500 000 personnes), 73,7 % sont employés ou ouvriers (86% dans les cafés) contre 60,5% dans le secteur privé et semi-public. La population de ce secteur, à majorité féminine (50,9%) est plutôt jeune (46,5 % ont moins de 30 ans).

Le constat de l’INSEE n’étonne guère Rafaël Nedzynski, secrétaire général de la fédération FO de l’Agriculture, Alimentation, Tabac (FGTA): «Ce secteur cumule tous les désavantages pour les salariés qu’il emploie, heures supplémentaires non déclarées ou non payées, travail au noir, plus de 40% des salariés rémunérés au SMIC, travail le week-end, , flexibilit酻. Le patronat de l’hôtellerie et de la restauration, poursuit Rafaël Nedzynski, «se trompe en attribuant la crise d’embauche du secteur au manque de qualification, ce sont les bas salaires et les conditions de travail déplorables qui le rendent peu attractif». C’est pourquoi, la FGTA a demandé la reprise des négociations sur les 35 heures pour obtenir des «conditions plus favorable aux salariés». Sachant que FO n’avait pas paraphé l’accord «très insuffisant» de réduction de travail signé le 21 juin 2001 par la CFDT et la CGT mais dont l’application a été suspendue pour 18 mois par le gouvernement en janvier dernier pour aider… les entreprises du secteur.
Organisme: Force Ouvrière

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