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Décentralisation : Les inquiétudes syndicales

C’est «une douche froide pour les 110 000 personnels non enseignants de l’Éducation nationale», souligne la CFTC-fonctionnaires, qui s’interroge avant tout sur «les conditions dans lesquelles va se faire cette décentralisation» : «Entre la fonction publique de l’État et la Fonction publique territoriale, les règles du jeu sont différentes, les primes, le recrutement, les régimes de retraites…».

Pour la CGT-fonctionnaires, «il reste à discuter de l’opportunité et de l’efficacité de ces transferts et du contenu des missions qui seraient transférées car il y aura des conséquences sociales pour les personnels».

Pour FO-Fonctionnaires, qui se demande si «les régions et les départements vont (…) faire face ou externaliser au privé», c’est «le début de démantèlement du service public de l’État». Et FO d’annoncer des «actions sectorielles ou globales». Inquiets d’une possible «aggravation des inégalités entre régions, départements et communes», les syndicats FO, CGT et CFDT de l’Équipement ont d’ores et déjà prévu une grève nationale le 3 avril.

Les fédérations syndicales de l’Éducation qui ont également appelé à une grève nationale pour le 18 mars prochain (voir article du 24 février 2003), critiquent elles aussi les projets de décentralisation. Dénonçant notamment le projet de donner plus d’autonomie aux universités, la FSU estime ainsi que «les mesures avancées menacent (…) l’unité et l’efficacité du service public, la cohérence des formations, l’égalité d’accès à une formation de qualité» tandis que l’Unsa-Education, s’élevant contre le transfert aux départements de la médecine scolaire et des assistantes sociales, s’indigne du «mépris (…) pour les personnels dont les missions éducatives sont niées». Pour FO-Éducation, la décentralisation est déjà engagée avec le projet de création des Assistants d’éducation recrutés au niveau des collectivités locales. «La dislocation de l’État républicain est en marche, l’objectif du gouvernement étant de régler le problème du déficit public (3% en 2002) d’ici la fin d’année comme l’exige Bruxelles» souligne FO. Autrement dit, alléger le budget de l’État en se séparant des fonctionnaires. M. Raffarin n’a d’ailleurs pas caché ses intentions à ce sujet en déclarant hier qu’il a fait le «choix des économies» au niveau de l’État pour réduire le «déficit en 2004».
source : FO

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