COMITE D'ENTREPRISE

Raffarin prépare le terrain

Tout comme Laurent Fabius l’an dernier, Jean-Pierre Raffarin prépare le terrain et les esprits à une situation économique morose. Francis Mer, actuel patron de Bercy avait déjà affirmé samedi que la prévision de croissance de 2,5% du PIB ne serait pas réalisable en 2003. Ce mardi, le Premier ministre enfonce le clou. « Compte tenu de l’attentisme actuel » lié à la crise irakienne, un taux de croissance de 2,5% « en moyenne » pour l’année 2003 « apparaît désormais hors d’atteinte à ce stade », a déclaré Jean-Pierre Raffarin à l’occasion du bicentenaire de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (photo).

Non seulement la croissance ne sera pas au rendez-vous mais les recettes fiscales de l’an dernier n’ont pas été aussi bonnes que prévu. « Je dois à la vérité de dire que l’attentisme nous pénalise fortement aujourd’hui. Il réduit nos recettes fiscales et sociales. Dans ce contexte, il est probable que nos déficits dépassent les 3% dès 2002 ». La fameuse ligne rouge que l’on craignait de franchir en 2003 l’aurait finalement été dès 2002. Les chiffres définitifs seront rendu publics la semaine prochaine. Le Pacte de stabilité impose aux pays de la zone euro de maintenir leurs déficits publics sous le seuil de 3% du Produit intérieur brut (PIB). La Commission européenne a fait savoir qu’elle lancerait la procédure pour déficit excessif à son encontre si le chiffre dépasse le seuil de 3% du PIB.

Cap sur l’emploi

Le Premier ministre a souligné toutefois que son gouvernement n’irait pas « à rebours » de ses « engagements » en matière de baisses de la fiscalité et que « celles-ci seront mises en oeuvre sur l’ensemble de la législature ». Le président Chirac s’est engagé à réduire de 30% l’impôt sur le revenu au cours du quinquennat. Le gouvernement Raffarin a procédé jusqu’ici à des baisses de 6% sur 2002 et 2003.

Pas question non plus de faire davantage d’économies : « Je ne ferai pas une politique de rigueur ». Mais pas non plus de dépenses supplémentaires. L’urgence c’est l’emploi, a martelé le Premier ministre. Selon les « estimations des plus grands économistes », les baisses d’impôts déjà décidées devraient permettre la création à terme de plus de 70.000 emplois. Quant aux contrats jeunes en entreprises, assortis d’exonération de charges sociales, « ils marchent bien dans une conjoncture pourtant difficile », avec 45.000 contrats signés fin janvier et 250.000 anticipés en « régime de croisière ».
source: www.tf1.fr

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