COMITE D'ENTREPRISE

Metaleurop : Fermer le raffinage zinc, ce serait le signe que tout est fini !

En fait, l’audience pourrait avoir lieu le 7, mais le jugement sera vraisemblablement mis en délibéré jusqu’au lundi ou mardi suivant.
Pour autant, l’ordre du jour épuisé, la rencontre se prolonge dans cette fameuse salle Lefaucheux ayant abrité tant de rebondissements depuis le 16 janvier et l’annonce faite par Metaleurop SA de ne plus subvenir aux besoins de sa filiale. Des conversations intenses, virulentes même, portant sur l’opportunité ou non de poursuivre le travail dans les colonnes de raffinage zinc, fonctionnant depuis plus de trois semaines en circuit fermé. Un choix crucial : « C’est pas un four micro-ondes : si on appuie sur « off », on ne redémarrera plus jamais ! » Alors le personnel est-il partisan de continuer. Au moins pour se donner une ultime chance, « si jamais un repreneur arrivait… ». Autre raison de ne pas songer au pire et à « fermer boutique » que les propos tenus samedi matin (notre édition de dimanche) par Christian Thomas, l’ancien PDG du site : le putatif projet de reprise partielle d’activité dont il se fait le chantre, sous la forme d’un pôle de recyclage, engloberait l’usage de ces colonnes…
Ouvriers volontaires
Continuer, oui, mais plus à n’importe quel prix ! La presse a été sommée de patienter sur le perron, mais les propos rageurs des ouvriers transpercent les murs de briques. Symboles d’une tension de plus en plus palpable depuis une bonne semaine et dont les bureaux parisiens de Glencore auront fait les frais vendredi (notre édition de samedi).
Les portes claquent. Les ouvriers sortent, hurlant leur désarroi : « Ils voudraient que ce soit nous qui disions « stop ». Comme pour mieux nous faire porter le chapeau ensuite, en disant : « On aurait bien continué mais le personnel ne l’a pas souhaité ». C’est honteux !
», s’insurge Jean-Marc, 26 ans de raffinage zinc. « On veut bien poursuivre, au moins jusqu’au 11 mars, mais il faut nous en donner les moyens. On travaille dans des conditions lamentables. L’outil de travail a été pillé. On est sur la corde raide, on risque un incident à tout instant », ajoute Jean-Louis, 30 ans de fonderie au compteur.
Une visite des installations aura eu lieu vers 16 heures, au terme de laquelle Farid Ramou, leader de l’intersyndicale, aura rédigé un rapport technique remis ensuite à Mes Rouvroy et Bondroit. « Le personnel est volontaire. Mais c’est aux administrateurs de se prononcer. »
Des administrateurs dont le flegme affiché au sortir du CE contrastait avec le courroux exprimé par les ouvriers. « Leur mécontentement est légitime, c’est leur avenir qui est en jeu, commentait ainsi Me Eric Rouvroy. Mais la situation est parfaitement claire. Nous avons fait le tour des investisseurs au plan mondial mais personne n’est intéressé. Il faut maintenant garder son calme afin de conserver les minces chances qui peuvent subsister en ne portant pas atteinte à l’intégrité de l’outil de travail. »
En attendant, on suivra attentivement l’audience programmée demain, au TGI de Béthune, pour savoir si le redressement judiciaire de l’usine noyelloise sera effectivement étendu à Metaleurop SA et Metaleurop Commercial.
source : www.lavoixdunord.fr

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