COMITE D'ENTREPRISE

Metaleurop : la tension monte

Sans surprise, l’absence de repreneur a été soulignée. L’audience de la chambre commerciale, le 7 mars, devrait donc trancher pour une liquidation judiciaire de la fonderie. « Je crains que malgré tous les efforts déployés, avec une recherche au plan mondial pour trouver des investisseurs, nous n’ayons plus beaucoup d’espoir », a confié M e Eric Rouvroy, l’un des administrateurs.
« C’est honteux ! » A la sortie du CE, un groupe de salariés dépités lâche : « Ils ne veulent même pas prendre leurs responsabilités. C’est honteux ! Nous sommes prêts à travailler jusqu’au 7 mars, mais il faut voir nos conditions de travail déplorables. » Alors qu’ils ont commencé à évoquer les lettres de licenciement et leur avenir après la fermeture, ces « métallos » ont également discuté du sort de la colonne de zinc, la dernière unité qui tourne encore dans l’usine, en circuit fermé. Les représentants du personnel ont inspecté les ateliers dans l’après-midi. Ils sont d’accord pour poursuivre la production jusque début mars « à condition que la sécurité soit assurée sur le site ». Le personnel persiste toujours à venir tous les jours, notamment au réfectoire « pour l’ambiance de l’usine ». Mais deux camps s’opposent entre ceux qui veulent en finir au plus vite et ceux qui conservent encore un mince espoir de redémarrage. D’anciens dirigeants de Metaleurop-Nord ont présenté un projet de reconversion vers des activités de recyclage mais qui suscite toujours quelques réserves. « Nos perspectives sont limitées, admet Farid Ramou, porte-parole de l’intersyndicale. Pour le plan social il faudra trouver des fonds et même auprès du siège on ne sait pas ce que l’on va dénicher. Nous sommes dans le flou depuis le 17 janvier, la tension monte. Cela risque d’être plus mouvementé après la liquidation. Les pouvoirs publics ne devront pas oublier leurs promesses. » La trésorerie de l’entreprise permet de fonctionner tout juste pour trois semaines. Dans la soirée, des délégués envisageaient de lancer une pétition à adresser au président Chirac

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