COMITE D'ENTREPRISE

Air Lib : le gouvernement espère limiter la casse sociale

Ils pressent l’Etat d’intervenir auprès d’Airbus pour débloquer l’arrivée d’Imca (voir ci dessous). Mais le ministre des Transports, Gilles de Robien, et le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, ont préféré prendre les devants. Hier, les dirigeants d’Air France, d’Aéroports de Paris mais aussi de la SNCF et de la RATP ont été reçus boulevard Saint-Germain, au ministère, pour envisager des solutions de reclassement des 3 200 salariés et le cas des dessertes vacantes assurées jusqu’à présent par Air Lib. Aujourd’hui, un nouveau tour de table aura lieu avec les entreprises de tourisme, les exploitants d’aéroport et les sous-traitants. « Il ne s’agit pas de mettre la main à la poche, il faut trouver de vraies solutions d’emploi pérennes pour les salariés », a expliqué Gilles de Robien, en écartant la possibilité pour les pouvoirs publics de contribuer financièrement à la mise en oeuvre d’un plan social. A la sortie de ces premiers entretiens, les patrons ont tous affiché un même élan de solidarité. « Nous serons une entreprise accueillante et nous répondrons présent à l’appel à la solidarité nationale dans l’hypothèse où nous serions interpellés de manière concrète », a déclaré Jean-Cyril Spinetta, le patron d’Air France. De son côté, Pierre Chassigneux (ADP) se dit prêt à « déployer ses meilleurs efforts au cas où cela s’avérerait nécessaire ». Louis Gallois a affirmé que la SNCF sera « une entreprise accueillante dans le cadre de la procédure de recrutement normal », avant de souligner que l’entreprise va procéder cette année à 5 500 recrutements. Pour les syndicats, ces déclarations d’intention des patrons sont incontestablement une première avancée. Mais ils attendent des faits. « Il faut rapidement monter des solutions de reclassement. Dès que la guerre en Irak va se déclarer, Air Lib risque de passer aux oubliettes et nous risquons d’être jetés avec l’eau du bain », confie Paul Fourrié, le délégué CGT, en réclamant plus que la simple mise en place d’une cellule de reclassement, dont l’efficacité dans le passé n’a pas été convaincante. Hier, environ 200 salariés ont manifesté à Orly. « Si les salariés d’Air Lib continuent à se mobiliser et à crier leur colère, c’est parce que nous croyons qu’il existe une solution, si Air France reprend les activités d’Air Lib. J’ai le sentiment que cette idée fait son chemin. La balle est dans le camp du gouvernement, qui est encore l’actionnaire majoritaire de la compagnie nationale », reprend le délégué de la CGT. Concernant les dessertes, Air France s’est dite prête à conforter sa présence sur Perpignan, Marseille, Toulouse et Nice, et Jean-Cyril Spinetta a ajouté que la compagnie sera candidate à « un certain nombre » de droits d’atterrissage et de décollage d’Air Lib à Orly. Un espoir pour les salariés, qui espèrent maintenant lier leur sort à ces aménagements.
source : leparisien.com

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