COMITE D'ENTREPRISE

Airbus : Méaulte en piste pour l'A380

ADAPTATION à la crise, mais sans licenciement, investissements tenus et programme de l’A380 respecté : l’établissement de Méaulte a bien résisté en 2001 à la crise qui sévit dans le secteur de la construction aéronautique. « L’A380 était sur le papier en début d’année et, en décembre, des premiers éléments étaient déjà réalisés puisque nous avons sorti les premiers encadrements de pare-brise de l’appareil », nous commentait hier Gérard Leiba, directeur du site d’Airbus de Méaulte, en écho à la présentation des performances groupe hier matin à Paris.
.Rappel. Situé en pleine campagne à moins de 100 kilomètres de la métropole lilloise et à une vingtaine du bassin d’emploi d’Arras-Bapaume, l’usine Airbus de Méaulte compte 1 100 salariés. Déjà spécialisé dans la réalisation des pointes-avant des différentes familles d’Airbus (A300/320/330/340), le site picard doit assembler aussi plusieurs éléments du futur gros porteur, l’A380, le plus important appareil civil qui doit devenir la référence dans le transport aérien de demain, pouvant embarquer de 550 à 850 passagers. Les autres tronçons des avions sont fabriqués dans les différents sites du groupe et assemblés soit en Allemagne, soit à Toulouse.
.Flexibilité. Méaulte, à l’image du groupe, a joué à plein la flexibilité de l’organisation. « Une stratégie vitale car nous sommes en amont de la chaîne », explique M. Leiba. Flexibilité veut dire non remplacement des retraités, suppression des heures supplémentaires, des intérims, rapatriement à l’interne d’une partie de la sous-traitance. Voilà pour le côté négatif. Côté positif, le directeur du site met en avant le chômage partiel prévu qui a été évité et l’absence de licenciement, l’intégration d’une promotion de 37 élèves du lycée technique Henry-Potez, alors que le site picard est toujours en recherche de compétences humaines (bac pro, BTS, technicien supérieur et ingénieur).
Si les commandes ont fléchi, la charge de travail n’a pas pour autant été affectée puisque les compagnies en difficulté ont modifié leurs commandes pour s’adapter aux nouvelles donnes du marché : « Comme nous travaillons sur la pointe avant et le poste de pilotage, la reconfiguration d’une machine nous concerne en premier lieu avec le câblage électrique, les commandes hydrauliques et même les structures de l’avion. »
.Trajectoire du gros porteur. Parmi les nouveautés, Méaulte a commencé la production des éléments de la nouvelle version du long-courrier A340/600, mais c’est surtout le projet de l’A380 qui a été au centre des préoccupations de l’entreprise. Dans cette perspective, l’usine a été reconfigurée en fonction du futur gros porteur, ce qui a nécessité l’an dernier un investissement de 13 M (85,27 MF), hors outillage.
Pour le moment, 10 % des effectifs travaillent déjà sur le nouvel avion et ont été formés à Toulouse pour piloter les machines d’assemblage ultra-modernes comme l’usine à grande vitess , le rivetage automatique, etc. « Le site est prêt à affronter l’avenir, d’autant que le carnet de commandes est garni à cinq ans avec le souci de contribuer au développement de l’économie locale, tout en livrant de beaux avions qui plaisent à nos clients et à leurs passagers », conclut Gérard Leiba.

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