COMITE D'ENTREPRISE

Les sites publics français pas très respectueux des normes du W3C

Les sites internet publics sont-ils conformes aux normes édictées par le World Wide Web Consortium (W3C), l’organisme qui émet des recommandations sur les standards technologiques du web? Un message posté sur le site internet.gouv.fr, et consacré à la promotion de l’action de l’État pour le développement de la société de l’information, sème le doute.

«Il est franchement navrant que les sites gouvernementaux ne respectent pas les normes d’internet», peut-on y lire. L’auteur a passé une vingtaine d’entre eux au « Validator » (lire la liste*), un service de vérification automatique de documents codés en HTML ou XHTML.

Les recommandations du W3C visent à unifier les standards techniques afin que les internautes, quel que soit leur navigateur ou leur système d’exploitation, puissent accéder facilement à n’importe quel contenu et profitent de toutes les fonctions possibles. L’organisme préconise notamment d’alléger les pages web pour qu’elles s’affichent en moins de dix secondes avec un modem à 56 Kbps. Il demande aussi de bannir les formats graphiques tels que Flash, ou les applets Java, qui rendent l’accessibilité compliquée, voire impossible, pour les personnes handicapées qui utilisent un logiciel spécifique pour naviguer.

Grand nombre d’erreurs dans le code employé pour les sites

Le verdict du Validator est sans appel: aucun des sites ne passe le test avec succès. Pour la plupart (13 sur 19) seule une balise « Doctype » manque en début de page; elle sert pourtant à préciser au navigateur de l’utilisateur quelle version du langage HTML est utilisée dans le document. Pour d’autres, notamment celui du Premier ministre, le Validator relève un grand nombre d’erreurs dans le code utilisé.

«Depuis longtemps, nous demandons à tous les sites internet publics d’intégrer dans leur cahier des charges la nécessité d’être conformes aux recommandations du W3C», répond dans ce même forum Laurence de Susanne, conseillère chargée de la communication et des sites internet à la direction du développement des médias (rattachée aux services du Premier ministre).

Ils ne sont pourtant pas les seuls à faire peu de cas de ces préceptes. Selon une étude menée par le concepteur de site web finlandais Marko Karppinen, seulement 21 des 454 sites des membres du W3C (soit 4,6% ) respectent les standards en vigueur.

Interrogée par ZDNet, Laurence de Susanne assure que la balise Doctype sera intégrée dans les sites dont elle assure la responsabilité technique (www.internet.gouv.fr, www.internet.gouv.fr/accespublic et www.ddm.gouv.fr). «Mais le problème est que le W3C est en train de revoir ses normes et que ceci ne sera peut-être plus valable dans un mois», poursuit-elle.

L’absence d’une telle balise n’empêche cependant pas la consultation des sites avec des navigateurs autre qu’Internet Explorer (le logiciel de Microsoft qui domine le secteur), selon notre interlocutrice. Elle rappelle par ailleurs, dans sa réponse au message du forum, que les trois sites dont elle a la charge ont tous «été évalués et réévalués par le W3C et par l’association Braillenet», afin de s’assurer de leur accessibilité pour les personnes mal ou non voyantes.

A noter que comite-dentreprise.com ne passe pas le test de validité du W3C avec succès, comme bon nombre de sites d’entreprises privées préférant « optimiser » leurs accès pour Internet Explorer.

* Voici la liste complète: internet.gouv.fr, service-public.fr, legifrance.gouv.fr, vie-publique.fr, elysee.fr, assemblee-nationale.fr, senat.fr, conseil-constitutionnel.fr, courdecassation.fr, ccomptes.fr, conseil-etat.fr, mediateur-de-la-republique.fr, conseil-economique-et-social.fr, institut-de-france.fr, finances.gouv.fr, banque-france.fr/fr/home.htm, interieur.gouv.fr, conseil-superieur-magistrature.fr, premier-ministre.gouv.fr, institut-de-france.fr.

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