COMITE D'ENTREPRISE

La direction promet de « recaser tout le personnel »

Le docteur Sauveur Ferrara s’efforce de les rassurer. Le PDG revenait hier après-midi du comité régional d’organisation sanitaire et sociale (Cross) à Toulouse, qui a donné un avis favorable au projet de maison de retraite dans les anciens locaux d’Escudié à la Madeleine. C’est justement une des solutions invoquées par la direction pour tenir des promesses maintes fois réitérées. « Nous nous sommes engagés à maintenir les contrats de travail de tous et à recaser tout le monde », répète Sauveur Ferrara. Il faut « voir avec les syndicats comment y arriver. Il ne faut pas que ce soit de manière qui nuise aux salariés. Il ne faut pas de pertes de revenus, même temporaires. »

La CGT s’alarme d’un « premier licenciement, celui d’une surveillante qui, après le départ de ses collègues, s’est retrouvée toute seule pour assumer la clinique et la maternité Escudié ». « Elle n’est pas licenciée, on lui a dit qu’elle n’aurait peut-être pas de poste à Toulouse-Lautrec », rectifie Sauveur Ferrara. « On ne peut mettre deux surveillantes là où il en faut une. Mais cette employée, qui a beaucoup de mérite, pourrait faire une bonne directrice à la maison de retraite… »

LA PISTE DES 35 HEURES
Josiane Jamme, déléguée CGT du personnel, doute de la volonté de la direction d’aboutir aux 35 heures, autre moyen d’éponger les surplus de personnel grâce à la réduction du temps de travail. Là encore, le PDG rassure: « Les 35 heures, nous sommes partis là dedans. Il faut aboutir, de façon intelligente et rationnelle, en mettant les bons effectifs au bon endroit. » Il promet une « négociation ouverte et transparente ». Il comprend les inquiétudes du personnel, « traumatisé par les phases terribles par lesquelles les cliniques sont passées l’an dernier, quand il n’y avait pas de plan. Maintenant, cela va mieux. Nous avons encore des paris à tenir, mais nous avons réussi toutes les étapes. Il y a une stratégie claire et une lisibilité pour les salariés. Mais on ne peut pas demander à tous les cauchemars de s’arrêter d’entrée. »

Paradoxalement, Josiane Jamme dénonce un manque d’effectifs au bloc et dans les services, provoquant l’exaspération des salariés. « Nous attendons le comité d’entreprise du 2 octobre avant de décider d’arrêter ou pas le travail. Là où nous avions deux postes et demi d’aides soignantes à Escudié, nous n’en avons plus que deux. Après 17 heures, il n’y a plus qu’une infirmière pour 35 malades. Si, pour économiser un demi-poste, nous n’avons pas le temps d’être polis et de dire bonjour aux malades, ils n’auront pas envie de revenir. Il faut que la clinique marche bien d’emblée. Nous avons les moyens de mieux faire. »

Sauveur Ferrara avance pour sa part un taux d’encadrement supérieur à une personne par malade et aux normes. « Nous sommes dans la moyenne supérieure des cliniques privées. » Les choses étant « en mouvement », il admet que des renforts puissent être nécessaires dans certains services « lourds », avec des limites. « Je suis d’accord pour dire qu’il vaut mieux deux soignants qu’un, mais il ne faut pas se remettre dans des difficultés. L’encadrement est calculé en fonction d’un prix de journée. La fusion a l’air de marcher. Le passage a paru moins difficile que prévu. Avec les représentants du personnel, nous devons maintenant sauver en commun l’outil de travail. »

source : www.ladepeche.com

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