COMITE D'ENTREPRISE

Le personnel de l'Européenne d'impression occupe l'entreprise

C’est en ces termes que Dominique Hamelin, secrétaire général (CFDT) du comité d’entreprise ouvrait la conférence de presse qui suivit l’assemblée générale du personnel. Deux jours avant encore, c’était à l’extérieur de l’ancien site des poupées Bella, où est installée l’imprimerie, le silence le plus complet concernant les problèmes de l’entreprise. Mardi, donc, l’information, venue du Mans, de la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise, avec les risques que cela comporte pour les 119 salariés, fit l’effet d’une bombe. « Nous allons donc occuper les locaux 24 h sur 24. Comme nous n’avons plus de matière première, nous ne pourrons plus travailler, mais nous serons là présents en permanence et aucun matériel ne sortira de l’usine. Nous voulons dire à tous, et plus particulièrement aux pouvoirs publics, que nous existons, que nous voulons vivre de notre travail, que nous voulons préserver notre emploi », explique Christian Thuillier, secrétaire adjoint (CGT) du Comité d’entreprise. Le mois dernier, les salaires avaient été payés avec un retard de dix jours, première alarme pour une entreprise dont les délégués dénoncent « l’intérêt décroissant manifesté par la direction nationale depuis l’incendie de 1999, qui avait déjà coûté 20 licenciements malgré 78 millions de Francs obtenus des assurances. Malgré nos questions réitérées, nous n’avons jamais pu savoir où sont passés ces millions avec lesquels nous aurions pu redémarrer plus sainement ». Depuis, toujours selon les syndicats, « et à cause aussi, des mauvais choix de matériels après la reprise », l’entreprise a eu des résultats en dents de scie, surtout après la perte de leur plus gros client Brico Dépôt. Résultat, depuis le 1er janvier, « un retard de 13 Millions de F de chiffre » et la mise en liquidation judiciaire… Pour Thierry Labelle, secrétaire départemental de la CGT : « Le comité d’entreprise a été maintenu dans le flou le plus complet dans l’organisation générale de ce holding qui compte de très nombreuses filiales. On ne comprend pas comment ce groupe n’a pas de comité central d’entreprise (CCE) qui permettrait d’exercer un contrôle réel, car cette entreprise a bénéficié de fonds publics. D’autre part l’existence d’un CCE obligerait le groupe à faire preuve de solidarité avec ses filiales en difficulté, ce qui ne joue pas aujourd’hui. » Les personnels seront donc ce matin sur un site qui, depuis les Poupées Bella, commence à avoir une certaine habitude des luttes sociales.

source : www.midilibre.com

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