COMITE D'ENTREPRISE

Le "gâchis", à Bayonne, de la fermeture de l'usine Ruwel

Depuis trois mois, des anciens salariés occupent le site, même si le mouvement, aujourd’hui, s’effiloche.

Reprenant, le 1er avril 1997, l’un des établissements Sony de Bayonne, Ruwel rachetait un bel outil industriel. « Nous avions un site exceptionnel, regrette M. Tricard, avec des machines et du savoir-faire. Nous venons de vivre un gâchis sans précédent. » Le PDG allemand Wilfried Sehner a fait valoir, pour justifier sa décision de fermeture, que l’établissement n’était plus assez performant pour un marché où la demande se contracte.

Pour les syndicalistes CFDT et CGT, il y a une autre raison. « C’est l’évidence, Ruwel a organisé son dépôt de bilan en particulier pour échapper à la plupart de ses obligations légales et ne pas se soumettre à la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, dont les dispositions en faveur du personnel ne s’appliquent justement pas à un dépôt de bilan », affirmait la CFDT en mars 2002. Aussi, l’une des premières initiatives des salariés, lors de la fermeture, a été d’engager une action en justice : le 5 avril 2002, ils ont porté plainte au pénal contre Ruwel pour « abus de biens sociaux et banqueroute ». Sur ce plan-là, c’est toujours l’attente : « Le procureur de la République de Bayonne vient de changer, son successeur ne reprendra pas le dossier avant septembre ; cependant, le PDG de Ruwel devrait être convoqué pour s’expliquer », espère M. Tricard.

CELLULE DE RECLASSEMENT

Aucun repreneur ne s’est vraiment manifesté pour l’usine. Le terrain, lui, appartient toujours à Ruwel : la communauté d’agglomérations Bayonne-Anglet-Biarritz compte sur une aide de l’Etat pour le racheter et lui restituer une activité économique. La ville de Bayonne avait offert l’emplacement à Sony.

Le volet social, quant à lui, a un peu avancé. Une cellule de reclassement a été mise en place avec le soutien des collectivités, et le conseil régional d’Aquitaine a débloqué des fonds pour financer des formations. Début juillet, sur 350 salariés, 80 avaient choisi un congé de conversion. Les autres suivent la cellule de reclassement, et 60 ont retrouvé une activité.

source : www.lemonde.fr

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