COMITE D'ENTREPRISE

Les salariés d'Euro-CRM attendent l'avis du tribunal

«Début août, il va falloir payer les factures » Derrière cet imbroglio économique et social, ce sont autant de projets personnels, de situations familiales qui ont basculé en une décision. A l’exemple de Zina, Celia et Claudio, les Euro-CRM voient leur présent et leur avenir remis en cause. « On est dans un tunnel dont on ne voit pas le bout », soupirent-ils. A 41 ans, Zina habite dans le nord de la Seine-Saint-Denis. Chaque jour, cette mère de trois enfants passe des heures sur la route pour rejoindre ses collègues devant le comité d’entreprise, au Kremlin-Bicêtre. « Mes enfants viennent de partir en vacances. Cela coûte très cher. Si on avait été prévenus plus tôt, j’aurais pu aviser. Là, on s’est retrouvés à la porte de la boîte du jour au lendemain. Je ne pouvais pas dire à mes gamins : Les vacances, ce sera pour une autre fois !, au dernier moment », lâche Zina. De plus, leur statut particulier interdit pour l’instant aux salariés d’Euro-CRM de chercher un autre emploi. Ils ne peuvent pas, non plus, prétendre aux indemnités de chômage. Un problème épineux quand, comme le rappelle Zina, « début août, il va falloir payer les factures, le loyer, les titres de transports, et bientôt les impôts… ». A ses côtés, Célia acquiesce. Enceinte de six mois et demi, la jeune femme de 24 ans devait partir en congé de maternité le mois prochain. « Je dois recommencer toutes les démarches ! Et maintenant je ne sais pas à qui adresser tous les papiers. C’est d’autant plus flippant qu’après je vais devoir chercher un nouvel emploi », s’énerve la future maman. Les traits crispés, elle doute : « Avec tout ça, on n’a plus qu’un revenu à la maison. Je pense à ma fille : on fait mieux comme contexte pour venir au monde, non ? » « Tout est à refaire », résume Claudio, 29 ans, un tract à la main. Embauché il y a deux ans, il devait occuper son mois de vacances – août – à dénicher un appartement. « C’est fichu : je n’ai plus de garanties à apporter aux propriétaires. Si je ne retrouve pas un travail sTABLE rapidement, ça va être l’hôtel pendant l’hiver ! » Amer, Claudio voit son avenir « totalement incertain ». « J’ai donné deux ans de ma vie à cette boîte et je me retrouve sur la touche. Tous nos projets tombent à l’eau. Le combat qu’on mène aujourd’hui est avant tout alimentaire. »

source : www.leparisien.com

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