COMITE D'ENTREPRISE

Deuxième semaine de grève chez Kerry Jaeger

Malgré plusieurs rencontres avec Philippe Merlin, le directeur général, ils ne parviennent toujours pas à s’entendre. Malgré la faible mobilisation, depuis le début du mouvement, l’entreprise tourne au ralenti. « Les salariés exercent leur droit de revendiquer, dans une action pacifique de ralentissement du transit », expliquent les grévistes. « Ils bloquent l’approvisionnement de l’usine et le départ des produits finis, ce qui constitue une atteinte au droit du travail de ceux qui ne sont pas en grève », rectifie Philippe Merlin, qui a engagé une procédure en référé. La situation a dégénéré voilà quelques jours. Alors qu’un poids lourd reculait en direction d’un quai de chargement, un gréviste a été légèrement blessé. « Trois cadres de la direction incitaient le chauffeur à reculer alors que nous formions une chaîne humaine derrière le camion, accuse un gréviste. On s’est retrouvés bloqués entre le quai et la remorque. Il n’y a eu qu’un blessé léger, qui souffre d’un hématome au genou, mais ce sont des faits gravissimes. Si les freins avaient lâché ou si le chauffeur avait paniqué, il aurait pu y avoir des morts… »
Deux salariés menacent de porter plainte contre des cadres Un délégué syndical et le salarié concerné menacent de déposer plainte contre les trois cadres pour « tentative d’homicide volontaire par incitation ». Le directeur donne une version des faits très différente. « On aidait le camion à reculer pour atteindre le quai. En voyant cela, les grévistes sont venus derrière l’en empêcher alors qu’ils n’ont pas le droit d’entrer dans l’usine », raconte-t-il. Selon Philippe Merlin, la vériTABLE raison de ce mouvement est « un problème personnel entre deux des grévistes et des membres de l’encadrement ». « Pour ne pas être tout seuls, ils ont socialisé le conflit, condamne-t-il. D’une part, ils ont engagé une grève sans préavis. D’autre part, ils ne m’avaient jamais fait part de ces revendications auparavant, ni en comité d’entreprise ni lors des réunions mensuelles avec les délégués du personnel. » Les deux parties affirment espérer un règlement rapide du conflit. Mais il leur faudra déjà se mettre d’accord sur le paiement des journées de grève. Alors que les grévistes estiment qu’un engagement de la direction leur assurant la totalité de leur salaire est un préalable à la reprise du travail, Philippe Merlin ne veut pas en entendre parler. « Payer les journées de grève serait un déni total du travail des salariés qui n’ont pas suivi ce mouvement, et ces derniers y sont opposés », insiste-t-il.

source: www.leparisien.com

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